« Le dîner de cons » est dans un film qui fait partie du patrimoine français du cinéma comique que de nombreuses personnes (dont nous faisons partie) affectionnent. Dans ce film de Francis Veber qui date de 1999, Pierre, éditeur et personnage principal participe chaque mercredi à un « dîner de cons » dont le principe est que chaque participant doit ramener un con et celui qui aura ramené le con le plus spectaculaire sera désigné vainqueur de la journée.
Le scénario (également signé Francis Veber) porté par un casting redoutable (Jacques Villeret, Thierry Lhermitte, Francis Huster, Daniel Prévost…) donne naissance à des scènes absolument magnifiques qui méritent d’être visionnées par tous les amateurs de films du genre.
Quand le monde du luxe invite le graffiti à un « dîner de cons »
Mais revenons à nos moutons : Si le monde du luxe participait à un « dîner de cons » est-ce que son meilleur candidat serait le graffiti ? La question mérite d’être posée quand on observe certains des projets où un artiste graffiti collabore avec une maison de Luxe. Heureusement, ce n’est pas à chaque fois le cas et certaines collaborations comme celle de Kongo avec la Maison Hermès par exemple était très pertinente et valait véritablement le coup d’œil…
Mais d’une manière générale, on est en droit de se poser cette question car dans de nombreuses situations, on semblera utiliser l’artiste urbain pour jouer le « faux artistes transgressif » de service pour apporter un brin d’excentricité à des milieux et des soirées qui rassemblent des protagonistes totalement extérieurs à ce milieu et surtout hermétiques à son essence et son histoire.
Un spectacle de divertissement superficiel ?
Ces personnes viennent surtout pour s’amuser de ce spectacle qui frôle parfois le ridicule. Sans citer de noms, nous avons déjà été confrontés à des situations où des agences travaillant pour des marques de luxe ont demandé à nos artistes d’être habillés de manière « hip-hop » avec une « casquette » ou « des accessoires de ce genre » et nous avons formellement refusé de véhiculer une image stéréotypée d’une culture qui nous est chère, en demandant à nos artistes de faire les clowns pour épater la galerie.
Avec l’émergence d’une génération plus sensible à la culture urbaine dans les postes à responsabilité des entreprises y compris dans le monde du luxe, nous espérons voir s’ouvrir une nouvelle page de l’image du Graffiti / Street art et la naissance de projets véritablement pertinents où la création artistique est au centre de la démarche !
Hakim Idriss
Artiste et fondateur de Graffeur Paris
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