Le tag de la rue Saint Maur

Nous l’avons démontré plus d’une fois sur ce blog, nous sommes des amateurs de tags. Et ne vous y trompez pas, quand vous parle de tag, on parle bien de tag. On ne fait pas l’amalgame lexical entre le graffiti en général, le street art et le véritable Art que représente le tag selon nous. On parle bien ici de l’acte qui consiste à écrire (avec une bombe de peinture mais pas que…) sur les murs et dans la rue en général, quel que soient les supports. Un beau tag est une chose rare, fruit d’un processus long et laborieux où l’artiste a dû inlassablement répéter son geste jusqu’à y trouver son propre rythme, une harmonie où les connections entre les lettres se créera et s’optimisera naturellement. A force d’apposer son nom sur toutes sortes de support et dans toutes sortes de formats, il aura étiré ses lettres de toutes les façons, les connaîtra par coeur, sera capable de l’écrire parfaitement dans le noir, en miroir, à l’envers…. Il aura été influencé malgré lui par ses ainés qui lui auront montré la voie, guidés vers telle ou telle influence, telle ou telle école calligraphique. Le parfait tagueur est apte à dessiner son tag à la perfection, quelque soit l’outil : crayon, feutre, marqueur, éponge, bombe de peinture… Une fois ce parcours du combattant artistique passé au bout de quelques années, le style apparaîtra. Son style, sa marque. Ce qui le caractérise lui et pas un autre. Il sera identifiable pour beaucoup de ses pairs qui ont suivit son évolution à travers ses tags dans la rue…

C’est de par cette rareté brute et magnifique que nous avons fait ce parallèle un peu cliché et « cucul » entre les jolis tags qui poussent un peu partout dans nos rues. Certes il y a les mauvaises herbes (les vilains tags) mais avec un peu de chance et d’attention, on peut aussi tomber sur de belles choses… On sait très bien que 99% des non initiés ne seront pas sensibles à nos arguments et se précipiteront plus volontiers sur un énième street artiste qui propose des portrait féminins multicolores mais peu importe. Un peu comme d’autres formes d’art ou artistes qui nous ont précédé, nous sommes convaincus qu’un jour ce versant du graffiti qui est aujourd’hui le moins compris (et qui est pourtant son essence selon nous) sera reconnu un jour à sa juste valeur par des amateurs ou spécialiste qui auront su y déceler son importance capitale dans la compréhension de ce qu’est l’art du graffiti. 

Hakim Idriss
Artiste et fondateur de Graffeur Paris
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