On est tombé sur la photographie de cette décoration et on l’a aimé. C’était sur instagram. Une amie architecte l’a posté accompagné du super hype hashtag branchouille #streetart. Souvent, on scroll et on soupire. Mais là, on s’est arrêté un moment dessus. La décoration était techniquement bien réalisée, même si le côté photoshop de la photo reproduite est un chouïa grossier (mais si mais si rapprochez-vous, les dégradés sont séparés en 3 niveaux par exemple… On sent le côté un peu automatiser mais ça va, ça passe). C’est le choix de la photographie et ce qu’elle dégage qui fait toute la force de cette production peinte directement sur le mur et qui n’a pas l’air d’être si grande que ça (on aperçoit des coussins en bas de la photo, ce qui permet de s’imaginer le format).
Une sorte de pochoir amélioré pour décoré la chambre
Car il y a quand même des choses vraiment sympa dans ce portrait. Déjà, l’artiste ne s’est pas contenté de détourer les ombres du visage pour produire un énième « pochoir street art ». Il y a aussi quelques nuances intermédiaires dans des teintes de marron qui viennent apporter plus de subtilité à la fresque. Il y a aussi les petites touches de rouge. On adore ces petites touches de rouges. Il n’y en a pas trop, c’est très maîtrisé. Elles tonifient l’ensemble, lui donne plus de caractère. Un supplément de couleur qui accompagne parfaitement l’état d’esprit de la fresque et la personnalité du personnage.
Ca sent un peu le rétroprojecteur mais on ne dira rien
Nous avons remarqué que les productions décoratives « au rétroprojecteur » se multiplient. Le principe est simple et à la portée de tous : les « artistes » projettent sur le mur l’image qu’ils souhaitent peindre et ils n’ont plus qu’à décalquer. Sur le fond, chacun est libre de travailler comme il l’entend, bien évidemment. Le problème, c’est que l’oeuvre perd quelque chose. Une chose fondamentale dans une oeuvre sur laquelle nous auront du mal à mettre ici un mot : de la spontanéité ? De l’authenticité ? L’oeuvre, qui n’est plus qu’une image reproduite, une impression, ne vibre plus. On ne sait pas si c’est le cas ici mais on espère que non car nous serions très déçus…
Hakim Idriss
Artiste et fondateur de Graffeur Paris
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